GRP
- sensasyonraid
- 21 août 2015
- 12 min de lecture
Dernière mise à jour : 6 déc. 2020
Le CR de Kalagan
GRP 2015 – 80 Kms – 5000 D+
80 kms et 5000 D+, vous m’auriez dit ça il y a 1 an, je vous aurais dit « JAMAIS DE LA VIE ». D’ailleurs je l’ai dit et avais confié à certains (je ne tiens pas à les nommer) de me dissuader tout de suite si l’idée me montait au cerveau. Bon ok, j’avoue, ils l’ont fait mais que voulez-vous, on m’a dit que c’était joli alors j’ai voulu vérifier.

Arrivée 2 jours avant le départ, toute la « Funky Beat Family » des Sensas’Yon Raideurs est déjà là. Laurie et Fred, Lisa et Cédric, Nico et Nath, Ju, Alain et Emeline, les parents de Nath Brigitte et Gérard et bien sûr la relève c’est-à-dire les enfants. Si pour la plupart des Sensas’Yon Raideurs, le départ est samedi à 5h, Fred part le vendredi pour une ballade de 120 kms et 7000 D+. (Je tiens tout de suite à dire que « JAMAIS DE LA VIE » je ne ferai un 120 kms, vous êtes tous témoins. Et si j’ose un jour en parler….). Programme du vendredi, suivre Fred autant que possible dans son périple. Nous sommes tous au départ à Piau pour une boucle de 8 kilomètres. C’est le départ du 120, Il fait beau et chaud. 1h15 après, le revoilà, il a la patate…pourvu que ça dure. Alain, Laurie Ju et moi filons ensuite vers Gèdre (2h de route) pour le retrouver une dernière fois pour moi et Ju. Fred arrive en même temps que nous et on peut lire sur son visage que quelque chose ne va pas. (je lui laisse le soin de résumer son aventure). Nous l’abandonnons donc en début d’AM pour aller chercher nos dossards. Check du sac puis briefing de l’organisation à 18h30, une petite mousse pour nous désaltérer et il est l’heure de rentrer, pâtes pour la énième fois et hop tout le monde au lit.
Samedi 3h45, le réveil fait mal mais il est l’heure de se préparer, ce coup-ci nous y sommes. Je repense au briefing météo de la veille où un ciel chaotique devait nous attendre. Finalement, il n’en n’est rien. Dernières photos de notre photographe attitré Alain, derniers sourires et derniers encouragements, il est l’heure de prendre le départ. Selon les organisateurs nous sommes 1400 sur le 80 kms (je n‘ai pas les chiffres de la police ;-)). En avant camarades Nath Nico Ju et Cédric, la journée promet d’être longue.

L’ascension du col du Portet commence au kilomètre 2. Je marche à allure régulière, environ 14 minutes au kilo. Les jambes sont là, je n’en mets pas plus qu’il n’en faut. Ju Nath et Nico ne sont pas bien loin, Cédric un peu plus en avant. Je me retourne de temps en temps, les lumières des frontales dessinent un joli serpent lumineux. Le jour se lève et nous attaquons les derniers mètres du col du Portet. Le col passé, petite descente vers le 1er ravito au restaurant du Merlans au km 15, il est 7h40. Les ravitos sont copieux, du chaud du froid du salé du sucré, tout pour se requinquer. Ju Nath et Nico me rejoignent et nous prenons le temps de nous ravitailler puis repartons ensemble. Chacun fait sa course mais nos allures sont quasi identiques, nous ne sommes jamais bien loin les uns des autres. Le col du Bastanet n’est pas très loin et le pourcentage d’ascension peu élevé si ce n’est les 2 derniers kms. Mais quasi arrivé au sommet je me sens un peu faible. Je m’arrête pour prendre un gel et une pâte de fruit, espérant que ce n’est pas plus grave qu’une mini fringale. Les copains me doublent prenant de mes nouvelles. Un petit geste de la main pour les rassurer et je repars. Peu de temps après je me sens mieux mais je décide de ralentir tout de même un peu. Le col du Bastanet passé (vers 9h15) je descends vers La Mongie. Je m’attendais à une descente rapide mais le terrain est très accidenté et m’empêche d’accélérer. Je me surprends même à mettre autant de temps à descendre qu’à monter sur certains kms. Le temps s’est quelque peu rafraichi et en arrivant au ravito de La Mongie (km 31, 11h43) il commence à pleuvoir. Alain et Lisa sont là. Alain mitraille tout ce qui bouge avec son objectif de 15 mètres de long. Une nouvelle fois, Ju Nath et Nico arrivent peu de temps après moi. On se tape la discute au chaud, prenons une voire deux petites soupes. Ju préfère empiler 10 morceaux de jambons de pays. Il ne lui manquait que le verre de vin rouge. Nous mettons notre veste imperméable à la vue du temps. Un gros morceau nous attend avec l’ascension du Sencours puis le Pic du midi. Un petit « @+ » à Lisa et Alain et c’est reparti.


L’ascension est usante mais pas si difficile que ça. Là encore, je monte tout doux et jette de temps à autre un œil vers le sommet. J’aperçois le Pic du midi….de toute beauté. Un peu avant nous avions appris que nous ne pourrions pas monter au Pic car l’organisation craignait des orages. Arrivé au col du Sencours (Km 38, 14h26), le vent est levé. Un ravito bien mérité et c’est parti pour la descente vers Tournaboup. Je me fais plaisir sur cette descente, le terrain est très roulant. Il y a un peu de monde et je fais attention où je mets les pieds. Un trou et hop, la cheville serait dans le sac. Je rejoins Nico et Nath qui eux aussi font la descente. Ju y va plus prudemment. Le soleil tape fort, la température a monté d’un cran, il fait vraiment bon. Arrivés à Tournaboup (km 51, 15h37), nous voyons Lisa mais aussi Cédric qui a préféré jeter l’éponge. Lisa me fait le plus beau cadeau que quelqu’un puisse rêver dans une telle course….elle m’apporte mon riz au lait. (je lui avais confiée cette mission la veille). Ju arrive 10 minutes après nous. Je repars (15h59) sous un soleil de plomb vers l’Hourquette Nère. Je pensais avoir fait le plus dur mais cette ascension est à mon avis la plus difficile. Il s’agit d’une succession de gros cailloux, de rochers, un terrain très accidenté. J’arrive à la cabane d’Aygues Cluses (km 58, 18h) pour un petit stop. Il nous reste encore 3 kms pour rallier le sommet. Mais le ciel s’est dangereusement assombri pendant l’ascension et les 1er signes d’orage font leur apparition. Pluie, éclairs, on est mal, un orage éclate. Au Briefing, l’organisation avait annoncé un risque d’orage vers 18h. Pas de chance, elle ne s’est pas trompée. Certains raideurs repartent devant moi. Je me prépare avec Nico dans ma roue quand le pompier de service nous arrête en nous disant que la course est stoppée pour le moment...pas de chance, 1 minute plutôt et on repartait. Nous sommes environ 70 raideurs arrêtés, s’abritant dans la cabane ou sous une tente pour les plus chanceux. Pour les autres, c’est douche froide. Nous sommes tous les 4 à attendre la décision de la direction de course. Elle tombe à 18h30, aventure terminée. L’organisation ne veut pas prendre le moindre risque. Il nous faut donc redescendre sur Tournaboup. Sous la pluie, la descente est scabreuse, longue et ennuyeuse. Il nous faut plus de 2 heures pour arriver sur Tournaboup où nous attendent les navettes. Nous prendrons la dernière, il est 21h30 et il faut plus de 2h pour rentrer. Nous arrivons à Veille-Aure à minuit. Nous avons le droit à un petit dîner et nous récupérons le maillot de finisher.

Je suis bien évidemment très déçu mais surtout frustré de ne pas avoir pu terminer ce GRP. Tout ne s’est pas forcément joué à 1 minute à la cabane d’Aygues Cluses. Ceux arrivés au sommet de la Hourquette Nère ont également été arrêtés….parait-il !
Néanmoins, l’aventure était belle et le mental au rendez-vous pour terminer la course. Le fait d’être avec Ju Nath et Nico était un soutien moral important et la photo d’arrivée aurait valu l’énorme dépense d’énergie. La montagne ne m’aura pas gâté cette année avec également l’arrêt du GTVO. Ca reste néanmoins une superbe 1ère expérience sur un tel parcours avec autant de dénivelé. Pour prendre du plaisir il faut être bien préparé physiquement et mentalement. Il a fallu cette année l’orage pour nous arrêter mais je compte bien revenir pour passer la ligne d’arrivée….c’est dit.
Un remerciement à nos amis suiveurs et à tous nos supporters pour leurs textos. Un grand coup de chapeau à Fred. Nico Raynon.
Le CR de JuB
C'est le gros RDV de l'année pour l'asso. Nous sommes 6 libellules inscrits sur les courses du GRP. Fred après avoir brillé sur le 80km en 2013 s'est inscrit sur le 120km cette année. Les autres (Cédric, Nath, Nico Chem, Kalagan et moi) se sont alignés sur le 80km. C'est une découverte pour Cédric, Kalagan et Nath qui sera épaulée par son chéri sur cette course.

Chacun fait la route de son côté avec sa petite famille et tout le monde est sur place jeudi après-midi. La famille Chem fidèle à ses habitudes est au camping, pour les autres c'est une location au même endroit qu'il y a 2 ans à Vignec. Fred récupère son dossard et reste au briefing pendant que d'autres vont faire des courses. Apéro en commun pour organiser la journée du lendemain, puis chacun regagne ses appartements pour manger et dodo.
Vendredi matin, direction Piau pour suivre le départ du 120km. On est tous derrière Fred qui s'attaque à sa plus grosse distance. Il fait beau, c'est agréable, la musique de Coldplay retentit et c'est parti pour une 1ère boucle de 8.4km. C'est l'ancien champion du monde cycliste Laurent Brochard qui passe largement en tête. Ca ne durera pas ! Fred passe en 134ème position et c'est le début d'une course en voiture pour rejoindre le prochain CP à Gèdre. 2h30 de route ! Il faut passer le col d'Aspin puis le Tourmalet, un petit air de Tour de France. Au passage à la Mongie, on aperçoit des coureurs du 160km qui se ravitaillent, demain ce sera notre tour. La synchronisation est quasi parfaite car nous arrivons à Gèdre quelques minutes avant Fred. Il ne parait pas très en forme, un peu palot, se plaint d'ampoules au talon. Bref, les voyants sont au rouge. Il prends le temps de se ravitailler mais a du mal à manger. Il repart, mais on n'est pas très confiant pour la suite. On apprend un peu plus tard qu'il a vomi, décidément ça sent franchement mauvais, mais on y croit toujours. Avec Kalagan, retour sur Vielle Aure pour récupérer nos dossards. Alain, Laurie et les enfants restent pour suivre Fred au prochain CP à Gavarnie. De notre côté, on retrouve le reste de la troupe pour le briefing du 80km. La météo qui inquiète tout le monde s'annonce délicate. Retour à la maison, miam miam (des pâtes évidemment !). Fignolage du sac puis dodo. La nuit sera courte et la suivante probablement aussi. 3h45 réveil. Chacun se prépare à sa façon. Ptit déj léger ? Normal ? Et puis on se dirige tranquillement vers la place de Vielle Aure accompagnés par notre photographe officiel Alain (un sacré boulot photographe ! Alain s'est démené ce week-end).

Un peu avant 5h on entend les 1ères notes de Viva La Vida, les frissons arrivent, on sait que c'est le grand moment. Et c'est parti pour 80km ! Cédric part le plus rapidement et on le perd vite de vue. Nous autres on part plus prudemment. La montée vers le col de Portet est très différente de 2013. Descente vers le CP1 à Merlans. Je retrouve mes compagnons qui ne sont pas loin de moi finalement. Lors de ce 1er ravito, je croise une tête connue. Sur le moment je ne le remet pas, mais je reconnais vite Marc, un débaliseur du dernier TVN qui m'avait recueilli dans sa voiture lors de mon abandon du dernier TVN. On fera un petit bout de route ensemble puis je le retrouverai à plusieurs reprises sur les ravitos. On repart ensemble et jusqu'au col de Bastanet on restera assez proches les uns des autres. C'est une autre affaire pour la descente. Je sais depuis la dernière fois que les descentes ne sont pas mon fort, celle-ci me le confirme. J'arrive à la Mongie 15min après les autres. Lisa et Alain sont là, ça fait du bien de voir les copains. Je me sens bien, et comme d'hab sur les ravitos je me jette sur le jambon, le fromage et le coca. Mon cocktail minceur ;-)

Je repars du ravito 5 min après mes collègues et j'entame la montée vers le col de Sencours. Je suis surpris de les retrouver assez vite. En fait, je me sens assez bien dans les montées (tout est relatif, je ne suis pas Kilian Jornet non plus) et surtout dans celle-ci qui est assez régulière. On apprend au cours de l'ascencion que le Pic du Midi est fermé, on ne pourra pas y monter. 1ère déception de la journée. Ravito à Sencours et on entame directement la descente vers Tournaboup. Lors de ma 1ère participation, j'avais été très prudent dans cette descente pourtant roulante. Cette fois, je décide d'y aller un peu plus, mais ça ne suffit pas, mes amis me lâchent encore une fois facilement et je les rejoins à Tournaboup. Les pâtes ne me font pas vraiment envie, donc ça sera l'habituel combo jambon+fromage+coca. On retrouve ici Lisa et j'apprends alors que Cédric décide d'arrêter ici, il ne prends pas de plaisir et a décidé de rentrer en voiture avec Lisa. Je ne veux pas trainer ici, car une idée commence à me trotter dans la tête : une arrivée à 4 à Vielle Aure ça serait un moment génial à vivre, oui mais voilà les 12 derniers km du parcours sont en descente. Je veux donc tenter de prendre un max d'avance dans la dernière grosse bosse : l'ascension de la Hourquette Nere. Au moment où je repars, je vois Nico Chem qui attend Nath partie soulager un besoin naturel. Je commence mon ascension, j'en profite pour passer un petit coup de fil à ma chérie et aux enfants. Au même endroit qu'il y a 2 ans, mais pas à la même heure.

Je rejoins vite Kalagan. Ce dernier est pris d'une soudaine maladie qui va lui rester quelques heures : un besoin de pisser toutes les min. Je prends un peu d'avance, on avance tant bien que mal, pas très vite mais on avance. On retrouve une partie avec de gros cailloux et on s'approche du point d'eau de la cabane d'Aygues-Cluses. Je fais une petite pause pour manger un peu (je n'ai rien avalé depuis Tournaboup, il faut pas faiblir maintenant). J'en profite pour enfiler ma veste car les 1ères gouttes tombent. C'est un orage qui se prépare. Mes collègues me doublent durant ma pause et on arrive donc tous les 4 à la cabane. On ne veut pas trainer, donc on remplit juste les flasques et c'est reparti. Kalagan n'a pas fait 50m qu'une personne de l'organisation sort de la cabane et hurle STOOOOOP ! La course est neutralisée à cause des orages. Il est 18h et il pleut maintenant pas mal. La cabane est toute petite et déjà pleine, on tente de s'abriter comme on peut sous un petit bout de la tente de l'organisation. On ne sait pas trop à quelle sauce on va être mangés, mais ça sent pas bon, on sent que notre belle aventure peut s'arrêter là. Le pompier présent multiplie les appels à l'organisation en lui expliquant qu'il a une trentaine de coureurs sous la pluie, on se refroidit. Il va falloir prendre une décision rapide. Les couvertures de survie sont proscrites car c'est métallique et sous l'orage c'est pas terrible (n'est-ce pas Nath ?). 18h30 la sanction tombe : la course est arrêtée. Nous ne franchirons pas la ligne d'arrivée. Mais nos péripéties ne s'arrêtent pas là : les consignes de sécurité sont de redescendre à Tournaboup (on a mis 2h pour monter jusque là) par groupe de 10 tel portables éteints. C'est reparti pour le chemin inverse. Les cailloux sont glissants car il pleut. Les groupes de 10 volent vite en éclat et rapidement se forme une longue file de trailers trempés et déçus qui redescendent à Tournaboup. Dans le lot il y a des gens du 160km (il ne leur restait que 20km). En se rapprochant de Tournaboup, l'orage s'est arrêté, on rallume les portables et on apprend alors que Fred est finisher du 120, YES !! 2h plus tard nous sommes de retour au ravito, sauf qu'il n'y a plus rien à manger. On devra patienter 1h30 pour la navette, puis 2h15 de route jusqu'à Vielle Aure. Résultat : on arrive à 0h15, alors qu'on pensait arriver vers 23h-23h30 si on terminait la course. On nous donne malgré tout les T-Shirts de finishers car nous n'avons pas abandonné, mais il a un goût d'inachevé. Alain, notre super-assistant qui a connu aussi un week-end bien animé nous récupère à la salle des fêtes, puis nous ramène à la maison. Dimanche, Lisa Cédric et les enfants nous quittent de bonne heure car ils doivent rejoindre leur location de vacances. La journée est tranquille entre sieste et belote. Fin de journée, on va boire un verre à St Lary. Et on termine la journée par une bonne tartiflette bien méritée. Lundi c'est retour à la maison pour certains, poursuite des vacances pour d'autres.
Mon bilan personnel du week-end : une grande fierté pour Fred qui a vraiment été chercher son statut de finisher au mental. Et une grosse déception pour les coureurs du 80km. Décu pour Cédric, et déçu pour nous pour plusieurs raisons : - l'occasion de terminer à 4 une si belle épreuve ne se représentera pas tout de suite - Nath et Kalagan n'ont pas eu la joie et la fierté de franchir cette ligne - sur un plan personnel je me sentais beaucoup mieux qu'en 2013, donc je suis frustré d'avoir été arrêté
JuB
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