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Andorra Trail 100 2022

Je profite d'avoir encore un peu la tête dans les montagnes andorranes pour coucher mes impressions sur le papier.

Cette course était cochée depuis un bon moment avec l'autre libelulle Nico Chem, suite à notre 2ème échec au tirage UTMB. Pour ma part, la dernière expérience en montagne date de 2018 avec un échec à la Maxi Race. La dernière longue date de décembre avec à nouveau un échec à la HOT. Pas la peine de vous expliquer que je compte bien aller au bout ! Nous voilà donc partis direction le sud dans le Ford Transit spécialement aménagé (j'aurai le privilège de tester la configuration couchage du camion avant Nathoune !)

Après une pause pluvieuse au sud de Toulouse pour la nuit, on termine la route et on se dirige vers Andorre-la-Vieille pour récupérer les dossards. Direction ensuite Ordino pour se poser à proximité du départ.



On essaye de dormir, Nico y arrive très bien (j'aurais du enregistrer :-)) mais pas moi. Je gamberge car je ne me suis jamais attaqué à une aussi grosse course. En plus je me suis bloqué le dos il y a 2 semaines et j'ai toujours une gêne.

Après avoir déposé les sacs de vie, on se dirige vers la ligne de départ. L'ambiance est festive, musique à fond, interviews "rock'n'roll" (n'est-ce pas Zach Miller ?) et à 19h c'est enfin le départ.



Les 1ers km sont roulants et la tête de course est déjà loin devant ! Dès la 1ère ascension, je sens que mon dos m'envoie quelques signaux, pas vraiment positifs. Il va falloir gérer ... La pente est raide et le souffle est déjà court mais pour le moment ça va. Arrivée au sommet on se lance dans la descente et le dos me lance à nouveau des signaux d'alerte "Juju tu fais le con !".

Grâce à mon aisance légendaire en descente, je me fais doubler par tout le monde et on arrive au 1er ravito. J'ai un peu d'avance sur mes prévisions c'est parfait. Stop rapide pour attaquer direct la 2ème montée. Elle se révèle très dure : pente à nouveau très raide, que des gros cailloux, la nuit qui tombe, le vent qui souffle au sommet, l'altitude ... bref un beau calvaire :-)

Descente vers le CP2. En franchissant une toute petite bosse, je ressens 2 grosses décharges dans les cuisses. Je ne comprends pas, je me pose 5 min et je repars tranquillement. Finalement ça ne reviendra pas, mystère ! Mais j'ai bien cru que l'aventure allait tourner court.

Une montée de 300m juste après le ravito et on descend vers le CP3 au 22ème km et la 1ère barrière horaire, la plus tendue. Finalement j'arrive 1h avant la barrière c'est plutôt encourageant. Le ravito est bien fourni, on se fait plaisir :-)

On part alors vers une longue descente en direction d'Andorre et la 1ère base vie. J'y arrive juste avant le lever du jour et je repars rapidement vers la plus longue ascension du parcours : env. +2000m en 20km. Ca va être long mais j'aime bien ces montées régulières. Durant la montée, le ravito de Ramio nous propose sa spécialité : des crocos Haribo géants ! Je me fais plaisir :-) Puis CP6 avant le sommet, il y a beaucoup de vent.


La section suivante, avec la fin de l'ascension puis la descente jusqu'à Grau Roig est très pénible entre le vent et les gros cailloux (vous avez compris que j'aime pas ça ?) c'est très pénible. Pourtant le paysage est vraiment chouette parmi les lacs.



Graud Roig - CP7 - 60km - 2ème base vie. Je perds l'avance que j'avais sur mes prévisions, mais je continue de m'éloigner des barrières. Je prends donc le temps d'enfiler une assiette de pâtes. Je me change et je me brosse les dents, ça fait du bien de se sentir un peu plus frais !

On retrouve une belle grimpette de 600m puis on reste un bon moment sur les crêtes en plein vent avant de replonger vers le CP8. Le ravito a été déplacé 3km plus loin et je suis persuadé un temps de l'avoir raté. Finalement j'y arrive. On est à 22h30 de course, il est 17h30, et je commence à comprendre que je vais avoir droit à une 2ème nuit dehors. J'avais déjà passé la 1ère quasiment seul, ce sera sûrement pareil pour la 2ème. Par contre je ne sais pas comment je vais gérer le sommeil.

A ce ravito on est 4 français à évoluer au même rythme et on reste ensemble pour franchir la prochaine difficulté. Ca avance plus beaucoup mais ça avance quand même c'est le principal. Par contre dans la descente qui suit je suis à nouveau largué et je la termine seul. Je rejoins mes compères au CP9. C'est le point du parcours où il ne faut pas réfléchir car si on repart sur le parcours c'est pour aller au bout ! Certains décident de rester ensemble. De mon côté je pars avec eux mais je ne sais pas si je pourrai suivre. On arrive sur une surprise du parcours dont je n'avais pas entendu parler : le point tibétain de Canillo qui a été inauguré 2 semaines plus tôt. C'est le 2ème plus long du monde : 623m et 184m au-dessus de la rivière !!!



A la sortie du pont je prends un peu d'avance car je sais qu'ils me rattraperont dans la descente (spoil : non !). J'entame donc une petite bosse puis descente jusqu'au pied de la dernière ascension qui effraie tout le monde : 700m bien raide et elle ne va pas nous décevoir. La pente est tellement forte que je me dis qu'il ne faut pas que je bascule en arrière ... Finalement je ne vois pas le sommet et je comprends que je l'ai franchi quand je commence à redescendre. Le début de la descente est assez étrange et j'ai un moment l'impression de repasser au même endroit. J'espère que je ne me suis pas trompé mais je continue de suivre les petits fanions.

Je finis par arriver au dernier CP. Les bénévole m'accueillent chaleureusement (surtout une femme qui m'a pris pour son mari qui est finalement arrivé 5 min après moi). Je prends un café, un petit sandwich au jambon et je prends un bon coup sur la tête quand un bénévole m'annonce 12km jusqu'à l'arrivée (je pensais qu'il en restait 5 maxi !)

Du coup, la fin est interminable mais je finis par rejoindre Ordino et après un énième détour pour arriver du bon côté, je foule le tapis rouge. Il est 5h30 du matin, il n'y a pas un chat et je suis parti depuis 34h30. Les quelques bénévoles encore présents me font un accueil chaleureux et me redonnent le sourire, merci à eux ! Sur le moment, je ressens surtout du soulagement d'en avoir fini, la joie et la fierté viendront après quand je réaliserai car pour le moment je suis encore un peu dans la course et en dehors de la réalité.



Un dernier plat de pâtes et une douche et je rejoins Nico au camion pour dormir un peu. Ca ne sera finalement que 2h malgré la fatigue. Puis retour à la maison.

Nico a fait une belle course de son côté et termine en 29h07. Et dire qu'il remet ça dans 2 semaines avec Nathoune à Luchon pour 84km et 5000m+ !


Bilan : une belle course mais très exigeante. La question du sommeil ne s'est finalement pas posée, je n'ai jamais eu besoin de dormir.

Je suis très fier d'avoir été au bout, super content d'avoir partagé ça avec Nico.

Un grand merci à tous pour les encouragements reçus : famille, amis, collègues ...


JuB

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