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GRP 2018 by Ju Jalleau

  • sensasyonraid
  • 22 nov. 2020
  • 6 min de lecture

Retour sur le GRP 2018

1 an auparavant je participais à mon 1er trail de Montagne, le tour de Néouvielle 42 km et 2500 m de d+. Ce type de course était une nouveauté. J’avais terminé avec beaucoup de difficulté. Et oui, ça change des parcours des trails du coin. Pourtant, c’est très rapidement que j’ai eu envie de faire plus long, plus haut, plus dur (le lendemain !)

J’arrive à entrainer dans une nouvelle aventure quelques coureurs des plaines (mon frère Matthieu, Jimmy et Sébastien). Nous voilà donc, tous les 4 inscrits sur le GRP 2018, et cette fois, sur le Tour des lacs avec 80 km et 5000 m de d+. Finalement, ce n’est que le double !

Par la suite, plusieurs Sensas’Yon Raiders s’inscrivent aussi. Nico, Nath et Fred sur le 120 km (les malades !), Patricia sur le 40 km et Fabrice pour m’accompagner sur le 80km. Cool !

Cette fois ci, préparation obligée (ça ne rigole plus !) mais difficile d’intégrer de la dénivelée dans les entrainements. Quelques sorties vallée de l’yon, dont l’une où j’ai été victime d’une attaque de buse ! Je m’en rappellerai un moment ! Ensuite, une course en montagne début juillet (La Gabizos avec 31 km et 2400 m de d+) Parfait en milieu de prépa mais cette course ne me met pas vraiment en confiance. J’ai terminé dans la douleur. L’envie de tout lâcher à ce moment là et se demander comment aller au bout d’un 80 km.

Les semaines passent, les entrainements s’enchainent, la confiance revient. La préparation sera également marquée par 2 « grosses » séances avec mon frère : 1 bike and run de 76 km entre la Roche sur Yon et Fontenay et une sortie finale dans la vallée de l’Yon de 38 km.

Le grand jour approche. Après quelques jours de vacances en Corrèze, me voila arrivé à Saint Lary avec Ma chérie et les enfants. Je retrouve le jeudi en fin d’AM Nico, Nat, Fred et les supporters habituels. C’est la veille de leur départ pour le 120 km, une première pour Nath !

Rdv Vendredi matin à Piau Engaly pour le départ des 3 libellules pour le 120km. Ils ont encore le sourire ! 9h, c’est le départ, l’aventure commence et va être longue. C’est à ce moment là que je commence vraiment à penser à ma course.

Nous apprenons l’abandon de Fred, contraint d’être arrêté par l’équipe médicale. Ça ne met pas vraiment en confiance. En fin d’Après midi, vérifications des équipements et retrait des dossards en compagnie de mon frère, Jimmy et Sébastien. La tension monte.

Préparation du sac (difficile de tout faire tenir, mais ça tient !) Petite bière et Pasta party à l’appart puis dodo. La nuit est courte. Réveil 3h30 du mat’, ça fait mal !!! Café, tartines et jus d’orange. C’est parti direction la ligne de départ à Vielle Aure! Un peu de stress mais ça va. Nous sommes dans les derniers sur la ligne.

C’est parti, 5h00 du mat’, départ officiel pour 80 km sur un petit rythme. Et oui on est dans les derniers ! Mais ce n’est pas plus mal. Il fait nuit, direction le col du Portet. Montée tranquille, on discute, on commence à penser à la suite et au rythme que nous devons prendre. Etrangement la forme est là, la montée se fait très facilement, les muscles ne brûlent pas du tout. Arrivée au col, la vue est splendide, le soleil s’est levé, nous sommes au dessus des nuages, c’est magnifique ! A ce moment là, je suis toujours avec mon frère, avec qui je ferai une bonne partie du parcours.

Petite pause au 1er ravito et on repart sur le même rythme. Au 20ème, on se dit que c’est bien parti pour arriver au Pic du midi en forme. Les kms passent, la forme est toujours là. Difficile d’aller plus vite, même en descente. Le parcours est très technique pour atteindre La Mongie. Pour une fois, je m’alimente bien. J’ai même faim. C’est plutôt bon signe.

A la Mongie, je retrouve les enfants, Emilie, et Fred! Ça fait super plaisir avec quelques bisous au passage. Ravitaillement important avant d’entamer la montée au col du Sencours puis au pic du midi.

La fatigue commence à se faire sentir. Mon frère pense déjà à l’abandon. Il n’a plus envie, et surtout il ne veut pas terminer dans la nuit. Il doit avoir peur des ours !). Je le motive comme je peux : « c’est dommage de ne pas monter au Pic du midi pour voir la vue ! ». Il m’accompagne. L’ascension est interminable, et laisse quelques traces. La montée vers le col Sencours est plus technique que je ne pensais. A l’arrivée au pic du midi, il fait plutôt froid. Courte pause pour envoyer quelques messages, regarder le paysage. On apprend l’abandon de Sébastien à cause des ses genoux. Et c’est reparti ! On est qu’à la moitié !

Mon frère repart également, descente de 9 km vers Tournaboup. On relance bien, on court mais mon frère est décidé : « j’arrête à Tournaboup ». Dans la descente, on croise Jimmy et Fabrice de Sensas Yon raid qui montent vers le pic. Jimmy souhaite aussi arrêter à Tournaboup. La descente se fait bien, mais j’ai une douleur intense dans le bas du dos.

Je rejoins mon frère au ravito, après qu’il m’ait distancé dans la descente. Il ne veut plus continuer, il abandonne ! De mon côté, je commence à être dans le dur mais je décide de faire l’étape suivante et de voir après. Dans tous les cas, maintenant, c’est étape par étape. Pause de 30 min, je suis trempé, j’ai froid, je claque des dents. J’enfile des affaires sèches et chaudes, j’avale quelques pâtes avant de repartir. Au passage, j’envoie chier un mec qui me passe devant pour prendre des pâtes ! Quand je suis fatigué, il ne faut pas m’emmerder ! Je repars donc seul en me disant que la fin allait être compliquée.

La nuit commence à tomber, nous sommes maintenant dans le brouillard. La douleur aux pieds s’accentue, le genou gauche devient douloureux en montée. Il m’est difficile de plier la jambe et il reste 30 bornes et 1400 m de d+. Je rejoins difficilement le ravito d’après où je fais une pause très rapide pour ne pas avoir froid.

Les minutes, les heures défilent mais les km n’avancent plus. La confiance m’échappe, l’envie d’abandonner s’empare de mon esprit. Je m’arrête tous les 100 m. Je n’y suis plus, plus envie de terminer. Je pense à tous les efforts faits pour en arriver là, et forcément, on pense à nos proches et aux bons moments que nous pourrions passer avec eux au lieu d’être à souffrir dans la montagne, comme un « débilos ». On se dit que ce n’est pas vraiment humain. Je me retiens de pleurer. Une seule envie, arriver à Merlans, me mettre au chaud et abandonner. Cette idée là me permet finalement d’avancer, et de toute façon, plus vraiment le choix.

Il est 23h00, délivrance, on aperçoit les petites lumières au loin du dernier ravito. Il est si près et en même temps si loin. Arrivé au ravito, bizarrement je ne sais plus quoi faire ! J’abandonne ? Je continue ? Je prends mon temps pour réfléchir, Je lis les nombreux messages d’encouragements! J’apprends que Nico et Nath sont allés au bout. J’échange avec d’autres coureurs. Merci à Justine avec qui j’ai fait une bonne partie du parcours. A ce moment là, elle n’a plus envie non plus mais elle continue, elle veut aller au bout. Elle me motive. Je pense à l’année précédente où la descente avait été horrible, et en même temps, je me dis que je suis si près du but… Peut être l’envie de ne pas décevoir, de pas se décevoir, je décide finalement de repartir. Je souffrirai peut être mais je garde quand même l’espoir de descendre sans problème.

Le démarrage est très étrange, peut être l’euphorie, je retrouve des forces, de l’envie, des muscles ! A se demander si j’avais bien fait 70 km avant. C’est énorme, j’y crois, c’est sur je vais terminer, je vais être Finisher ! Je relance bien dans la dernière petite montée avant d’entamer l’ultime descente sur plus de 10km. Je double une quarantaine de participants. Je mettrai 1 heure de moins que l’année précédente pour rejoindre l’arrivée.

Il reste 1km800, j’arrive à Vignec, je préviens rapidement mes proches, j’entame la fin du parcours sur un bon rythme, avec joie et aussi fierté d’avoir surmonté la douleur et cette envie d’abandonner.

1km, c’est bon ! L’arrivée est là à quelques foulées, peut être les plus longues mais en même temps les plus excitantes, Fred m’attend à 400 m de l’arrivée, et se joint à moi jusqu’au bout.

C’est énorme, il est plus de 2h du mat’, je viens de terminer en 21h05, je ne pleure pas mais je suis si heureux ! Quelle expérience ! Nos limites sont bien plus éloignées que l’on croit.

Merci à Fred, pour la petite bière et les frites à l’arrivée. Matthieu, Jimmy et Sébastien nous rejoignent également pour me féliciter et partager une 2ème bière avec moi !

Quelques photos du FINISHER ! Puis dodo bien mérité !


 
 
 

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