Avec 3 collègues de travail, nous nous sommes inscrit sur cette épreuve dont le but est de parcourir 13 km comprenant 22 obstacles, à franchir en équipe, basés sur des éléments assez simples : eau, électricité, boue, barbelés, paille et glace ... une sorte de gros parcours de combattant. Rendez-vous en ce samedi 10 mai au camp militaire de Frileuse à Beynes dans les Yvelines. Là même où le GIGN s'entraîne.
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"Mud Guys! Quel est votre métier ?" "LA BOUE, LA BOUE, LA BOUE !!!" ... Voilà comment nous sommes accueillis sur le site où se déroule sur 3 jours "The Mud Day" (littéralement "la journée de la boue"). L'ambiance est vraiment à la déconne et à la bonne humeur. Rien à voir avec une course classique, d'ailleurs il n'y a pas de chronométrage officiel. Les départs se font par vague, espacées de 20 minutes. Une fois déposé le peu d'affaire à la consigne, nous faisons le tour de la zone de départ où nous observons les "revenants", ayant fini avec leur calvaire ... tous sont complètement recouverts de boue et frigorifiés mais gardent le sourire. Contrairement aux idées reçues, les filles sont venues nombreuses.
15h00, la vague 18 est appelée pour son échauffement collectif à l’esprit "commando". Nous sautillons, chantons, boxons dans le vide, nageons au sol, balançons de la boue et finalement nous aussi nous hurlons "LA BOUE, LA BOUE, LA BOUE !!!"
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15h20, le départ est donné. Même s'il n'y a pas de chrono et de classement, le record absolu réalisé dans des conditions optimales est de 55’. Mais depuis une semaine le temps est pourri, et personne n’a fait mieux qu’1h30. Pire encore, l’organisateur prédit aujourd’hui pas moins de 2 heures de galère vu les conditions météo et l'état du terrain.
Nous nous plaçons rapidement devant pour ne pas être gênés par les autres concurrents. Au bout de 200 mètres, le ton est donné par une longue descente abrupte et boueuse. La plupart glisse, se casse la gueule ou se jette à terre pour profiter d'un énorme toboggan naturel. Ça chambre et ça promet une bonne tranche de rigolade. La boue est là tout le long du parcours, à aucun moment nous aurons les pieds au sec. Le plus difficile est de tenir debout, les adducteurs vont énormément souffrir.
Le parcours a beaucoup de dénivelé, des passages de cross pur, des montées glissantes où il faut s'aider d'une corde et quelques descentes raides (jusqu'à 85%) et pour "rompre" la relative monotonie de la course ... les obstacles : ramper sous des barbelés, des filets ou des fils électriques; s’immerger dans un bain d’eau glacée; gravir une montagne d'argile; passer dans des tunnels à quatre pattes et en aveugle, franchir des rivières de boue à l'aide de cordes puis via des échelles suspendues, escalader des palissades, porter des sacs de sable de 12 kg ou des seaux de boue; traverser une pièce plongée dans l'obscurité en suivant un fil d’Ariane. Il faut un minimum d'entrainement et de condition physique. Sur certains obstacles, il faut attendre son tour mais il n'y a pas de grosses difficultés et surtout nous sommes en équipe.
Je suis surpris d'avoir rencontré, sur 13 km, 3 points de ravitaillements en eau dont 1 avec des fruits secs et du RedBull ... sponsor quand tu nous tiens. Chose insolite au passage, nous sommes tellement couverts de boue, que ce sont les bénévoles qui nous donnent à manger directement dans la bouche.
Par contre la dernier obstacle est plus "méchant". Juste avant la ligne d'arrivée, il faut franchir environ 10 mètres de fils électriques et les décharges se font sentir. On se regroupe pour former une tortue, se motiver et on se lance. Je reçois une 1ere secousse puis une 2ème, à la tête, qui m'envoie au sol. Dur.
La ligne d'arrivée est franchie en 2h06 à ma montre. Nous recevons une médaille façon militaire, un t-shirt et un paquet de Haribo. Nous partageons nos premières impressions avec une bière et notre sachet de bonbon. Ce fut un bon délire.
Nos t-shirts utilisés pendant la course vont directement à la poubelle, d'ailleurs certains y laissent même leurs chaussures.
Une dernière épreuve nous attend ... se rincer un minimum sous des douches froides. Il n'y a pas de vestiaires et tout le monde (garçons et filles) est en caleçon à se geler les miches et essayer d'enlever la boue que nous portons jusque dans les cheveux. Comme toutes nos affaires de rechange sont dans la voiture, nous piquons un dernier sprint pieds nus et à moitié à poil pour rejoindre le parking et le bonheur des vêtements secs.
A l'année prochaine ...
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