Bon cette fois, il faudra se contenter d'un récit. Pas de vidéo car la caméra a du se décharger dans mon sac et je n'ai donc pas pu filmer.
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Je m'étais inscrit à cette course pour mettre à profit la bonne prépa que j'avais fait sous l'oeil du coach Yvonnick pour l'Ultra du Périgord et qui avait été très efficace. Le départ est prévu à 15h vendredi 28 juin. Vu les fortes chaleurs qui règnent depuis plusieurs jours, tout le monde craint les conditions climatiques. Je fais la route jusqu'à Vannes en compagnie de Damien du Raid'Yon qui veut tenter de renouer avec du long. Grâce à Blablacar, je fais aussi la rencontre de Stéphane, concurrent du 177km. Après avoir récupéré les dossards et déposé les sacs, on prend la navette direction Arzon et le port du Crouesty. Arrivés sur place, gros soulagement car le ciel est couvert, il fait un petit 22° et c'est bien agréable. Du coup, on ne comprends pas trop quand on reçoit tous un SMS de l'organisation nous annonçant un décalage du départ à 17h, décision imposée par la préfecture. Il faut attendre encore 2h supplémentaires, certains tentent de faire une petite sieste, d'autres se promènent sur le port. Enfin 17h, on se regroupe sous l'arche de départ et c'est parti. La chaleur est revenue mais c'est supportable. Le décor est splendide sur ce chemin côtier. 19ème km 1er ravito tout va bien, il fait chaud mais on s'hydrate et ça passe. A partir du 20ème km, je commence à sentir que je n'ai pas vraiment de jus dans les jambes. C'est étrange car ces sensations arrivent plutôt en fin de course habituellement. Je me mets en tête qu'il va falloir accepter de gérer tout de suite pour conserver une chance de franchir la ligne. Au 2ème ravito solide du km34, je n'ai pas très envie de manger mais je me force car je sais qu'il faut du carburant pour avancer. Pour la 1ère fois en course, je ne suis pas très serein sur mon alimentation et j'ai peur d'être malade. On poursuit jusqu'au 48ème km et un gros ravito. Ici je ne mange même pas, je mangerai une barre sur la route plus loin. En revanche il est temps de sortir la frontale car la nuit est tombée et on rentre alors dans une autre course. L'envie de marcher est grande, j'essaie de lutter contre cette idée mais je vais devoir accepter de marcher par moments. Je trouve un rythme qui me convient : je marche 100m pour trottiner 900m. Puis quand ça devient trop dur, je passe à 200m/800m. De cette façon, je me fixe des mini-objectifs de 1km et ça me permet de me concentrer là-dessus sans penser à la distance totale. Dernier gros ravito au 67ème km, je sais maintenant que je vais franchir la ligne, mais je conserve mon rythme 200m/800m. J'avais en tête de passer sous les 12h et ça pourrait bien se faire. Je reconnais quelques portions du parcours déjà faites en 2014 lors du 56km. Je repasse notamment devant le camping où nous logions et je me rappelle les encouragements que nous avions reçu de la part de nos supporters. Cette fois il est 4h du matin et il n'y a pas un chat. Par contre, je sais qu'on s'approche vraiment de la fin. Puis je vois enfin les lumières du port de Vannes, je m'en approche de plus en plus et je reconnais maintenant bien la fin du parcours. C'est bizarre comme on retrouve un peu d'énergie à ce moment là. Quelques spectateurs me félicitent, c'est sympa. Puis je franchis enfin la ligne en 11h37.
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La speakeuse qui officie à l'arrivée me pose 2-3 questions sur ma course. Je récupère ma médaille et mon T-Shirt de finisher, on m'annonce une 154ème position qui me surprends : visiblement les autres coureurs ont plus souffert que moi de la chaleur. Damien de son côté a été malade toute la course, mais il a tout de même fini au mental : grand bravo à lui ! Et notre covoitureur Stéphane a malheureusement dû abandonner rapidement son défi.
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