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Ultra Marin

  • sensasyonraid
  • 28 juin 2014
  • 10 min de lecture

Dernière mise à jour : 6 déc. 2020

Le CR de Kalagan

(vous trouverez plus bas les CR de JuV et Nico Brenon)

Trail du Morbihan 2014 – 56 Kms.

Comme bon nombre d’entre nous, c’est une première. D’abord Une première en Bretagne, qui n’aura pas volée sa réputation de région pluvieuse, puis une première longue distance. N’ayant jamais dépassé les 30 kms en Trail, je pars dans l’inconnu sur ce 56 kms mais mes 9 semaines de préparation me rassurent un peu. Le départ de Sarzeau me donne la chair de poule avec la musique de Kavinsky et le stationnaire de l’hélico.

Il est enfin l’heure de relever ce défi. Plutôt bien placé dans le peloton, je trouve rapidement l’allure voulue soit 11 kms/h. Mais je sens rapidement que le va-et-vient de mon camel me gêne et me perturbe dans ma course et je ne sais pas pourquoi, je ne m’arrête pas pour l’ajuster. Arrivé au km 6, je me demande ce qui se passe. Un commissaire poinçonne mon dossard et je vais tranquillement faire la queue derrière les autres concurrents mais pourquoi faire ? Ineptie de l’organisation, un commissaire dicte un à un le numéro de dossard de chaque concurrent à un contrôle PC. 15 minutes de perdues pour rien et je repars. Bien évidemment, je n’ai pas pensé à serrer les lanières de mon camel, j’attendrais le 1er ravito pour le faire. Avec cet arrêt ma moyenne est faussée et machinalement j’ai tendance à accélérer pour rattraper le retard mais j’arrive à me raisonner et me freiner. Le début du parcours est franchement décevant. Heureusement que les copains sont sur le bord de la route pour m’encourager. J’entre tout doucement dans un train monotone mais je n’ai pas le choix vu la distance. Un commissaire me stoppe et contrôle mon sac. Vous avez votre carte d’identité ? Oups, non docteur. Bon, ça passe quand même avec mon bracelet de course. Et le bandeau fluo ? Je réponds Oui (mais c’est un mensonge) et le téléphone ? Ah ça c’est bon je l’ai. Le contrôle ne s’éternise pas et je reprends la course avec une petite suée quand même. J’arrive au 1er ravito km 22. Mon sac m’a un peu ruiné le dos alors ce coup-ci je n’oublie pas de l’ajuster. Une frite, un coca et c’est reparti (c’est une blague pour la frite). Toujours seul, je pense à tout et à rien, regarde très souvent mon chrono, me demande où sont les autres….bref je me fais chier (et oui même en courant c’est possible). Un petit coucou à Fred, Nico et Laurie de temps en temps et j’arrive au 30 kms….mon record. Je rentre donc dans l’inconnu à partir de ce moment. J’ai pu maintenir mes 11kms/h sur les 30 1ere bornes mais il va falloir ralentir pour gérer le reste de la course. Je passe devant le panneau « Ravito 2 kms », je sens que les jambes se font de plus en plus lourdes. Je pousse tranquillement labas, change de maillot et de chaussettes, et là je vois JuV arriver. Enfin une tête familière. On se tape la discute et allons festoyer dans le gymnase. Un morceau de saucisson, plusieurs verres de bulles, du riz au lait et je vais poser une fesse….ça fait un bien fou. JuV prend une petite soupe pour grandir (je n’ose pas lui dire que c’est trop tard pour lui, le moral est trop important) et nous nous préparons à partir quand surgit de nulle part JuB. Du coup nous repartons tous les 3 bras dessus bras dessous. Je prends la roue de JuV et JuB la mienne pendant 5 kms. JuB gère sa course et décroche peu à peu. Le moral est bon, les jambes un peu moins. Nous n’hésitons pas à marcher de temps en temps histoire de reprendre un peu de force. Les paysages tant promis sont enfin au RDV. Et je ne parle pas que de la Mer (il faut lire le résumé de JuV pour comprendre). Même si ça devient difficile physiquement le moral est bien meilleur qu’au départ. Surement le fait de courir avec JuV et de voir mon compteur kilo s’approcher des 56 kms. Nous franchissons la barre symbolique des 42,195 kms….ça s’arrose !!! Merde, on a que de l’eau !!! Désormais, nous irons au bout ensemble, c’est décidé. Bizarrement j’ai oublié mon temps de course et l’essentiel est bien de franchir la ligne. Chaque « Bip » du chrono me rapproche de Vannes. Mes pieds me brûlent de plus en plus, mon dos me fait mal mais j’essaie de ne pas y penser. Au km 50, je passe devant notre camping et les encouragements des grands et petits copains font un bien fou. C’est la dernière ligne droite, les 7 derniers kms. J’alterne course et marche et vois enfin, au large, les lumières du port de Vannes. Une dernière pause pour Fred « le reporter » puis c’est enfin le moment tant attendu. Avec JuV, on se tape dans la main, poussons un bon gros juron et c’est la délivrance. Je pense quand même à stopper mon chrono qui m’indique 6h52.

Même si la course était dure physiquement mais aussi mentalement, elle en valait vraiment le coup. C’était un défi personnel et je suis heureux d’avoir été au bout et de l’avoir fait avec mes potes.

Kalagan.

Le CR de JuV

Beaucoup de première pour ce trail du Morbihan de 56 km : - 1ere course longue distance. - 1ere course avec la famille qui est là et va me suivre. - 1ere course avec les copains Sensas'Yon Raideurs. Vendredi : Arrivée au camping à 23h00 en famille après 6h30 de voiture. Ce fut interminable. Samedi : Il n'arrête pas de pleuvoir depuis que l'on s'est levé. On part retirer les dossards à Vannes sous un temps bien breton. Retour au camping car il est temps de se préparer. H-1 : Dans la voiture qui nous mène sur la ligne de départ, Nath nous gratifie d'un joli raté au "lancé de pomme à travers la fenêtre ouverte" ... qui rebondit sur la vitre et reste dans la voiture. Superbe !!! H-0 : A quelques secondes de départ, j'hésite toujours à laisser ma veste mais finalement je la garde ... ce sera une erreur. Km 0 : Le départ est donné. J'ai dans l'idée d'accompagner Kalagan mais dès le début chacun est dans sa bulle et la foule au départ me le fait perdre rapidement de vue. Km 3 : Je m'arrête pour enlever la veste et la nouer au sac ... bien qu'elle m'a finalement plus gênée qu'autre chose, elle ne me quittera pas par peur qu'il se remette à pleuvoir. Km 6,5 : Point de contrôle avec gros embouteillage. Au loin, on voit les concurrents re-partir un à un. Personne ne comprend ce qui se passe. Après 10 min d'attente je vois qu'il n'y a qu'UNE personne à dicter tous les dossards ... le pauvre. Je repars mais on s'en bien que la tension et l'incompréhension font râler. Km 7 : J'ai perdu mon rythme que j'avais trouvé. Je sens que, inconsciemment, j'essaye de rattraper le peu de temps perdu. On se refroidit vite à attendre sur place et j'ai eu les jambes lourdes pendant quelques kilomètres. Km 10 : Pour l'instant le parcours est vraiment sympa, on alterne sentier au bord de mer et traversé de marais ... cette bonne odeur qui remonte les narines. Mais, cela ne dure pas, on quitte le bord de mer pour s'enfoncer dans la campagne et faire quelques portions de route et chemin en foret. On ne retrouvera la vue de la mer qu'après le 35e km. Km 22 : À ce 1er ravitaillement, le coca et le saucisson font du bien. 5 min de pause et ça repart. Km 27 : Je trouve que cette 2eme section est assez dure, il y a pas mal de route. Le rythme est beaucoup moins agréable et j'ai hâte d'arrivée au prochain ravitaillement pour manger autre chose que du sucré. Km 30 : Je passes un coup de tel à Nayra pour me changer l'esprit et lui donner de mes nouvelles. Jusqu'ici, tout va bien. Km 35 : En arrivant sur ce 2eme ravitaillement, j'entends mon nom et je vois Kalagan qui vient lui aussi d'arriver. Re-coca et re-saucisson mais c'est la soupe qui me fait le plus de bien. On se pause un moment dans la salle et au moment du départ, je vois le JuB qui débarque aussi. On repart tous les 3. Km 36 : Kalagan me glisse à l'oreille que "il a déjà vu des shorts plus dégueulasses" que celui de la fille qui est repartie juste devant nous (un joli short mauve qui laisse dépasser le bas des fesses). On reste un peu dans cette position ... c'est pour relancer les jambes. Km 42 : En me retournant je ne vois plus JuB. Une petite tape avec l'ami Kalagan pour marquer le fait que nous sommes maintenant Marathonien. Km 46 : A 10 km de l'arrivée, on s'accorde avec Nico pour le finir ensemble quitte à s'attendre dès que l'un de nous à besoin de marcher. Km 47 : Les jambes font mal mais je me sens relativement bien; par contre, ça me chauffe énormément la plante des pieds. Km 50 : Ce fut long mais nous passons, enfin, devant le camping qui indique que l'on s'approche du port de Vannes. La famille est là et ça me fait un bien fou de taper dans la main de mes filles. J'ai senti un petit noeud d'émotion au ventre. Km 56 : En théorie, nous en avons fini mais nous n'avons toujours pas franchi la ligne d'arrivée ... il en reste encore un peu. Km 57,4 : La voilà cette ligne d'arrivée. Je la franchi avec Kalagan après 6h54 d'effort. On lui a cassé la gueule !!!

Direction la tente pour un petit repas bien mérité. La course est tout juste terminée que je suis obligé d'utiliser ma couverture de survie pour bien me réchauffer. Je commencais à trembler un peu de trop m'empechant presque de manger. On se restaure un peu et je recois un coup de tel de JuB "qui cherche deux oeufs de Pâques". Avec Nath, ils viennent d'en finir eux aussi. Retour au camping, à 23h30 où les enfants sont couchés mais encore réveillés, ce qui me permet de leur faire un coucou. Dimanche: C'est pique-nique en bord de mer pour profiter une dernière fois du golfe. Ca débriefe de la journée du samedi, que ce soit les coureurs ou les accompagnateurs. Le soleil est de la partie et les enfants n'arrêtent pas de jouer avec les bateaux échoués dans le port. Bien que le temps n'était pas de la partie (surtout pour les accompagnants et les enfants), je me suis bien marré à partager ce week-end et cette course ... on remet ça quand vous voulez.

JuV

Le CR de Nico Brenon

30 juin 2012, mes débuts en course à pied, c’est avec deux ans de plus et 30 kg de moins que je m’aligne sur une distance inédite pour moi, le trail de 56 km du Morbihan. Ma préparation c’est globalement bien passée, j’ai été un peu moins rigoureux que la préparation du marathon de Vannes. J’ai négligé la PPG et avec du recul, j’aurais dû intégrer un peu de travail en côte ce qui aurait certainement limité les douleurs de fin de course et favorisé la récupération. Nous sommes 6 Sensas’yon raider à relever le défi, chacun à des objectifs différents. Après quelques photos et les encouragements de notre président et de Caro nous prenons position sur la ligne de départ. Il y a environ 1500 coureurs au départ, comme à mon habitude je me place en fonction de mon objectif qui est de terminer en moins de 6h00 pour être dans les 150 premiers. La météo est parfaite pour courir, une légère pluie et une température idéale, ne sachant sur quelle allure partir je décide de courir au Cardio en visant les 150 max. Dès le départ je m’aperçois vite que les 150 ne sont pas jouable (je ne sais pas pourquoi, le stress, l’adrénaline… mais comme pour chaque course le cardio est largement au-dessus, + 20 dès le début). Je me base d’avantage sur les sensations et le cardio se stabilise entre 150 et 160. Je pars sur un bon rythme, 5’15 au km, les chemins sont assez larges au début ce qui permet d’éviter les bouchons, au 6ème km à la surprise générale un gros bouchon se forme, je comprends rapidement que c’est un contrôle de dossard. L’organisation a vraiment mal gérer l’emplacement et le dimensionnement de ce contrôle, un seul bénévole doit vérifier tous les dossards. Nous perdons pas mal de temps et c’est quasiment un second départ. Après cet arrêt imprévu, j’essaie de maîtriser ma vitesse car l’envie d’accélérer pour rattraper le temps perdu est forte. Au 9ème km je croise Fred qui m’encourage et un km plus loin c’est un nouvel arrêt imposer pour contrôle de sac… décidément l’organisation fait tout pour casser le rythme, heureusement le bénévole est sympa et le contrôle rapide. Dans un village, je croise Laurie et Nico C qui m’encourage en tenant fièrement une banderole Sensas’yon raid. Premier ravitaillement au 22ème km, je prends un bout de saucissons, du fromage et de l’eau gazeuse. Caro est là pour m’encourager, je repars rapidement. Quelques km plus tard je croise à nouveau nos fidèles supporters. Je double de plus en plus de coureur « marcheur » du 87 et 177, c’est pénible et ça le sera jusqu’à la fin, n’ayant pas toujours la place de doubler sans les gêner (les pauvres, certain n’hésite pas à les bousculer un peu) je suis obligé de marcher. Le rythme est haché et usant. A partir du 30ème les jambes sont un peu plus lourdes, le ravitaillement du 35ème est bienvenu, je prends plusieurs verres de Coca et quelques morceaux de saucisson, je prends mon temps et je repars tranquillement. Le parcours devient plus cassant avec une succession de marches et de petites plages entre le 35ème et le 45ème, associées aux difficultés pour doubler les marcheurs c’est une période difficile, les jambes sont douloureuses et l’envie d’accompagner les marcheurs est souvent présente. Plus que 8 km et là c’est l’horreur, je n’ai plus d’eau, confiant je n’avais pas vérifié au dernier ravitaillement… J’essaie de ne pas y penser, et je visualise l’arrivé. Les crampes ne sont pas loin mais j’ai le port en ligne de mire, je dépasse quelques concurrents, à l’entrée du port je décide de tout lâcher pour distancer deux concurrents dont un qui utilise la méthode Cyrano (alternance de marche et de course à bonne allure). On se double depuis le dernier ravitaillement, il n’arrive pas à me suivre et je passe la ligne d’arrivée soulagé et heureux, il viendra me félicité après avoir franchi la ligne. Caro et Oscar sont à l’arrivé avec une bouteille d’eau, je n’ai jamais eu aussi soif. Je suis satisfait de mon résultat, à part l’eau j’ai globalement bien géré mon effort, j’avais prévu beaucoup trop de nourriture et je n’ai consommé que les sucres. Bravo à tous les Finishers et spécialement à Nath, c’est une superbe performance seulement 4 mois après avoir accouché. Tu as été la plus régulière dans l’effort, 30 km de plus et tu nous rattrapais tous ;)

Nico

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