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UTMB / CCC 2023 by JuB

Depuis que j'ai découvert la course en montagne il y a 10 ans, l'UTMB est une référence et courir une de ces courses était un rêve et un objectif.

Même si je ne suis pas fan du côté très commercial de l'évènement (comme je n'avais pas beaucoup apprécié la Maxi Race ou la SaintéLyon) j'ai quand même envie de voir ce que ça donne de l'intérieur.

Après 2 tentatives infructueuses, nous sommes enfin tirés au sort avec Nico Chem, lui sur l'UTMB et moi sur la CCC. Après le Andorra 100 l'année dernière on va donc à nouveau partager cette aventure. Et on sera même 3 car Marcel, notre amoureux de la montagne, nous accompagnera.




Nous arrivons à Courmayeur le jeudi 31 en début d'après-midi. On file récupérer nos dossards et il est déjà temps de préparer le sac pour le départ demain matin. Mon départ est à 9h30, Marcel et Nico fileront ensuite vers Chamonix pour le départ de l'UTMB à 18h. La nuit est bonne et la météo s'annonce parfaite, mais quand on est sur la ligne de départ d'un 100km en montagne on n'est jamais sûr d'aller au bout.




L'ambiance sur la ligne de départ est sympa : musique italienne, les hymnes des 3 pays que nous allons traverser : Italie, Suisse, France. Et après avoir regardé le départ des 2 premières vagues, notre tour est venu. Top départ objectif Chamonix ! On traverse la ville de Courmayeur puis on part sur des chemins larges direction la Tête de la Tronche. Une belle ascension de 1400m en 9km. Premier couac : après 5km le chemin devient un single et ça bouchonne, je reste immobile env. 15 min. Ensuite ce sera une file indienne jusqu'au sommet. La 2ème partie de l'ascension est bien raide et certains sont déjà dans la difficulté. Je passe au sommet en 2h50 et c'est parti pour une descente très roulante jusqu'au premier ravito du refuge Bertone. Le paysage est superbe, je suis dans mes temps, tout va bien. Je ne traine pas trop et je pars sur la section la plus facile de la course direction Arnouvaz. Pas trop de dénivelé, les chemins sont roulants et on est moins serrés qu'au début.


CP2 : Arnouvaz, 6h de course. Je suis toujours dans mes temps et je m'éloigne un peu des barrières horaires qui vont rythmer ma course (1h d'avance). J'attaque alors la 2ème ascension de la course, nous sommes en milieu d'après-midi et je souffre : la chaleur, l'altitude peut-être, mais je ne me sens vraiment pas bien. Je dois m'arrêter régulièrement pour souffler, certains autour de moi sont en train de vomir sur le bord du chemin et je me dis qu'il ne faut pas que je reste ici car je pourrais bien en faire de même. Avec difficulté j'arrive au Grand Col Ferret, frontière Italo-Suisse, après 8h09 de course. J'ai reperdu un peu d'avance sur les barrières : 45min.

Après avoir enfilé ma veste car c'est très venteux là-haut, j'entame la longue descente vers la Fouly. En repartant du ravito, je mets ma frontale car on va bientôt rentrer dans la nuit (il est 19h45). J'entends alors le speaker qui annonce l'arrivée des 3 premiers de la course à Chamonix ! Je suis seulement au 40ème km et je me dis qu'on ne fait pas le même sport :-) La longue descente se poursuit, puis arrive la petite bosse vers Champex-Lac. J'appréhende suite à ma défaillance dans la dernière ascension, mais finalement ça passe bien, me voilà rassuré.


CP6 nous sommes à mi-course et toujours à 45min de la barrière. Dans la montée vers la Giète, je suis bien, je m'accroche à un groupe qui monte à bon rythme. Pourtant je ressens le besoin de me poser 5 min. Je mange une barre et je repars seul. Finalement je rejoins très rapidement le groupe et je les dépose même. Je me sens super bien, je monte vite. J'apprécie ce moment tout en restant lucide : ça ne va pas durer. La descente vers Trient est longue et technique : cailloux et racines, j'ai l'impression d'être de retour dans les Pyrénées ! Elle fait mal physiquement, mais bizarrement j'arrive à Trient avec 1h15 d'avance sur les barrières. Nous sommes au 70ème km, je commence à entrevoir l'arrivée, mais il reste 2 difficultés dont celle qui nous emmène aux Tseppes qui est un vrai mur. Et la descente qui vient derrière est toujours aussi technique, c'est pas ce qu'on m'avait vendu !


J'arrive à Vallorcine au petit matin où je retrouve Marcel, ça fait plaisir ! Je me ravitaille bien pour affronter la dernière difficulté, et je quitte le ravito quand le speaker annonce 30 min avant les barrières. Il va pas falloir traîner. Les 4km jusq'au col des Montets sont en faux plat montant, ça passe bien. Puis on attaque les choses sérieuses. Dans ma tête, je pense faire une montée sèche de 800m comme les 2 précédentes puis descente jusqu'à Chamonix. Je n'avais pas le bon tracé car en réalité on monte à 1800m, on redescend à 1400m et on remonte à 1800m pour arriver à la Flégère. Je suis un peu perdu, je n'ai pas de repères. Des bénévoles nous annoncent la Flégère à 4km avec 400m D+ et une barrière à 10h45. La fin de l'ascension est terrible, sur les cailloux en plein soleil. J'arrive à la Flégère à 10h15 j'ai donc toujours mes 30 min d'avance. Ravito rapide car je sais maintenant que je peux le faire donc ya pas moyen je dois être dans les temps à Chamonix !


Je pars sur la dernière descente qui commence par une piste large. Finalement elle est assez facile et j'arrive à la passerelle qui marque le passage dans la ville avec suffisamment d'avance pour pouvoir profiter. J'ai déjà reçu beaucoup d'encouragement dans la descente, mais le dernier km est incroyable : plus ça va, plus il y a de monde, les gens crient mon nom (il est écrit sur mon dossard, je ne suis pas si célèbre que ça !), j'ai l'impression d'être un héros. Le passage dans les rues commerçantes, les places de Chamonix, je n'ai plus mal et je trottine tranquille pour profiter un max de ce moment que je n'ai jamais vécu. Et puis arrive cette ligne d'arrivée, celle que j'ai vu de nombreuses fois sur mon écran d'ordinateur. Cette fois c'est mon tour, je la vois depuis l'autre côté : le tapis bleu, l'arche d'arrivée, l'église derrière et la montagne en fond, la musique, c'est magique (juste en l'écrivant j'ai encore des frissons). J'aperçois Marcel qui s'est posté à quelques mètres de la ligne d'arrivée. Je la franchis, c'est fait ! Je reviens pour saluer Marcel et on commence déjà à débriefer.




Je profite du ravito d'arrivée avec une bonne bière fraiche qui fait du bien. Je récupère ma polaire de finisher et je file à la douche.

A partir de maintenant, l'objectif est d'aller suivre Nico sur la fin de son UTMB. On pourra le voir à Trient puis à Vallorcine et je pourrai même le suivre sur la ligne d'arrivée, encore une fois beaucoup d'émotions !


Bilan, nous sommes tous les 2 finishers de nos courses, l'objectif est atteint. Merci à Marcel de nous avoir accompagner, l'aventure n'est que plus belle lorsqu'elle est partagée.


Pour finir, une vidéo souvenir :






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